Le festival Sonic Protest œuvre, depuis 2003, à la diffusion des singularités qui sonnent et se manifeste au Générateur pour la 6ème fois déjà.
En taillant à vif dans les notions de styles qui réduisent les pratiques sonores et musicales à l’étiquette, ce rendez-vous dédié aux grands-écarts-qui-font-du-bien donne à entendre aussi des artistes à la dimension historique tout autant que des jeunes pousses qui défrichent… en passant par une somme des tentatives et des premières fois.
Cette manifestation nomade, joyeuse et généreuse crée, à chaque édition, un parcours d’écoute aux étapes aussi distinctes les unes des autres, à Paris, tout autour et même ailleurs.
Espace temporaire spatial et sonore à nul autre pareil, Sonic Protest dessine sa carte du tendre entre bruit, son et musique et présente un mini-panorama tout subjectif des vivacités musicales des scènes d’ici et d’ailleurs .
Événement en coproduction avec les Instants Chavirés
Napalm Jazz
Ça fait plus de vingt ans maintenant que Napalm Jazz répand le bruit des deux côtés de l’Atlantique. D’abord réunis pour une émission de radio hebdomadaire en direct de Québec, a_dontigny, Érick d’Orion et Philémon Girouard ont pris l’habitude d’utiliser tout ce qui leur passe sous la main (tourne-disque, saxophone, ordinateur, table de mixage bouclée, synthétiseurs) pour maximiser l’expérience de l’improvisation collective, spontanée et libératrice. Usant des étiquettes musicales avec une liberté qui ne s’encombre jamais de politesse, ils dévorent et digèrent noise pure, fantômes de death metal et traces de free-jazz… toujours à la sauce piquante.
Longue comme un hiver québécois, la liste des collaborations entreprises par ce gang des bruiteurs insatiables ne laisse aucun doute : du duo morceaux_de_machines des origines aux rencontres avec Martin Tétreault, Robin Fox, Alexandre Saint-Onge, Diane Labrosse, Romain Perrot ou Otomo Yoshihide : plus … c’est mieux !
L’Imperfectible Orchestre du Chair de Poule
Nous sommes en 110 après Sun Ra. Tout Paris est occupé par la K-Pop… Tout ? Non ! Un petit bar de village bourré d’irréductibles résiste encore et toujours à l’invasion des séquenceurs. Ce bar, c’est le Chair de Poule. Sa force ? Son imperfectible orchestre (parfois appelé Horrorchestra). Sa méthode ? Le génial dilettantisme. Un boys & girls band qui pratique l’improvisation collective comme on ne la fait plus. Décomplexée, solidaire et bourrée de flutiaux.
Oto Ninski
Oto Ninski est une musicienne expérimentale basée à Paris. Plurielle et brute dans sa pratique de par son parcours composite, ses explorations des contrastes et des espaces qu’ils révèlent sont enracinées dans la musique bruitiste et prennent de multiples formes.
Par différentes techniques de sculpture sonore, du field recording au mur du son, elle recherche dans son travail les extrêmes vibratoires et émotionnels visant un acte à la fois performatif et narratif.
Lukas De Clerck
Au commencement était le souffle.
Peu après, pendant l’Antiquité, quelques Grecs ont eu la riche idée d’inventer l’aulos, instrument à vent à double anche (et double tuyau !), désormais disparu, dont les seules traces sont des dessins et des sculptures. Personne ne sait comment ça pouvait bien sonner.
Personne ? Hhhmm, Lukas de Clerck a probablement quelques idées sur la question puisque c’est sur la réinvention de cet instrument que se base une bonne part de son travail. Dépassant l’archéo-musicologie, les recherches empiriques de cet artiste inévitablement autodidacte l’ont conduit (en collaboration avec Noir Métal et Jot Fau) à la création d’une version de cet instrument millénaire, The Telescopic Aulos of Atlas. Textures bruitées, microtonalité, éternuements, sifflements ou effets psycho-acoustiques… En étendant le vocabulaire de cet instrument unique, Lukas de Clerck s’extrait de l’histoire pour évoluer entièrement dans la vibration du présent, dans une remarquable tension entre l’extra et l’ordinaire.
Sa musique a été publiée par KRAAK, blickwinkel ou Beyt Al Tapes, bientôt par Ideologic ; il a performé dans des épiceries aussi recommandables que Sonic Acts, STUK, UH Fest, l’Ancienne Belgique et la Cave12, et tout bientôt pour la première fois en France, au Générateur… pour Sonic Protest !
Les Percussions de la Montagne Verte
Comme son nom ne l’indique pas, les Percussions de la Montagne Verte n’est pas seulement un orchestre de percussions.
Comme son nom l’indique, certains membres du groupe sont résidents de la Montagne Verte, quartier du sud-ouest de la ville de Strasbourg.
LPMV se présentent comme un tête-à-tête à quatre têtes, 35 machines, 185 câbles et une batterie (!) mais c’est aussi un espace de rencontres entre la Grande Triple Alliance Internationale de l’Est et le collectif Travail Rythmique.
Créé il y a quatre ans par Cheb Samir, Manuel Zenner et Baptiste Filippi initialement comme un projet instrumental, le groupe s’est depuis associé à Cristina Cusimano (AKA Maria Violenza), à la voix.
La musique du quartet découle d’un assemblage hétéroclite de dispositifs acoustiques, boîtes à rythmes augmentées, platines vinyles et autres instruments construits maison.
Tous ces appareils rudimentaires s’interconnectent, se déjouent les uns les autres pour façonner une matière électronique narrative et abstraite. Des structures pop surgissent et se heurtent à des gestes tranchés tel un psychédélisme mouvant, tortueux et forcément vert !
Comme évoqué plus haut, on retrouve les membres des Percussions dans différents groupes, des formations qui ont forgé et qui forgent ce son et cette démarche si spécifiques de l’Est hexagonal.
En vrac : Crack und Ultra Eczema, PPaulus & Frère, Delacave, Capputtini I Lignu, The Normals, Trans Upper Egypt, Groupe de Lecture, The John Merricks et… Maria Violenza !
Cristina Cusimano (voix, clavier), Cheb Samir (batterie, clavier), Baptiste Filippi (platine CD, vinyle, K7, effets), Manuel Zenner (électronique/BàR, clavier, effets).