Outrar
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Biennale de danse du Val de Marne
Outrar
Volmir Cordeiro
Outrar signifie devenir l’autre, être infecté par l’autre dans une pratique d’échange constant. En réponse à une lettre-bande-son que lui a envoyée la chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues avec qui il a débuté, Volmir Cordeiro imagine une danse faite de vêtements, de couleurs, de douleurs et de joies.
Recouvert d’une multitude de jupes, d’une parure rouge tantôt collier tantôt chevelure de sirène, il délimite l’espace en l’ouvrant et en se cognant sans cesse à ses frontières imaginaires. Recouvert d’une multitude de jupes, d’une parure rouge tantôt collier tantôt chevelure de sirène, il délimite l’espace en l’ouvrant et en se cognant sans cesse à ses frontières imaginaires.
Outrar
Version de Calixto Neto
Un chemin bifurqué.
D’une part, le corps est traversé par la beauté du geste de devenir l’autre, de se mettre à la place de l’autre, d’être l’autre dans la petitesse du geste ou dans l’inspiration d’une danse, d’une manière d’être corps. Cet exercice, qui trouve sa source dans la poésie de Fernando Pessoa et ses nombreux hétéronymes, est une pratique récurrente dans le travail de la chorégraphe Lia Rodrigues. Dans l’élan de devenir l’autre et dans l’impossibilité d’être l’autre, on se retrouve soi-même, la puissance de l’individu, première matière de sa danse.
D’autre part, Outrar invite à une réflexion sur les corps qui sont considérés comme « autres » dans notre société. Et, en approfondissant cette démarche, la pièce s’interroge sur comment incarner l’autre à partir d’un corps déjà socialement « autre ». Un corps sans visage, sans identité définie ; un corps reconnaissable uniquement dans son pouvoir de perturber la norme, déviant ; un corps invisible, même lorsqu’il occupe les centres.
Outrar, dans cette version de Calixto Neto, habite le chemin bifurqué et explore cet univers sonore et gestuel offert par d’autres. Et plongeant en lui-même, prenant possession de ce lieu d’un autre auquel il est (in)subordonné, il en fait un lieu de pouvoir et de transformation.
Coréalisation Le Générateur & La Briqueterie CDCN du Val-de-Marne
Distribution :
Sur un proposition de : Lia Rodrigues
Chorégraphie et interprétation : Volmir Cordeiro et Calixto Neto
Regard précieux : Bruno Pace
Conception du projet : Lia Rodrigues en étroite collaboration avec les artistes de la compagnie de danse : Amalia Lima, Leonardo Nunes, Carolina Repetto, Valentina Fittipaldi, Andrey Silva, Larissa Lima et Ricardo Xavier
Bande originale créée et jouée par : Zeca Assumpção, Henk Zwart, Mendel, Grupo Cadeira (Inês Assumpção, Jorge Potyguara, Miguel Bevillacqua, Henrique Rabello) et pièces du CD « Authentic South America 5, The Amazon »
Montage et mixage : Alexandre Seabra
Production à la création : Kunstenfestivaldesarts
© Crédit Photos : Werner Strouven
Outrar est un projet né du dialogue entre la chorégraphe Lia Rodrigues et la direction artistique du Festival du Kunstenfestivaldesarts à Bruxelles. Créé dans le contexte de la pandémie de covid-19, de l’impossibilité de voyager et de la nécessité pour Lia d’être au Brésil, Outrar a été pensé pour être activé par des performeurs installés en Europe, en dialogue mais à distance. La création avait pour point de départ une bande sonore de 21 minutes, créée par plusieurs musiciens, et une liste de tâches effectuées par les danseurs de la compagnie. Cette bouteille jetée à la mer par Lia Rodrigues a donné naissance à trois versions d’Outrar, dont la première a eu lieu au Kunstenfestivaldesarts en mai 2021.
Volmir Cordeiro
Volmir Cordeiro
Titulaire d’un doctorat en danse à l’Université Paris VIII, Volmir Cordeiro (1987) a d’abord étudié le théâtre pour ensuite collaborer avec les chorégraphes brésiliens Alejandro Ahmed, Cristina Moura et Lia Rodrigues. Il intègre la formation « Essais » en 2011 au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers – direction Emmanuelle Huynh où il obtient un master en performance et création.
En Europe, Il a participé aux pièces de Xavier Le Roy, Laurent Pichaud & Rémy Héritier, Emmanuelle Huynh, Jocelyn Cottencin, Vera Mantero, Nadia Lauro & Zenna Parkins et Lâtifa Laabissi. Comme chorégraphe, il a créé un premier cycle de travail composé de trois solos : Ciel (2012, crée au CNDC d’Angers), Inês (2014, crée au Festival Actoral, à Marseille) et Rue (2015, créé au Musée du Louvre, en collaboration avec la FIAC). En février 2017, il créé à Brest une pièce pour quatre danseurs, L’oeil la bouche et le reste. En parallèle à cette création, il propose une exposition vidéo du même titre autour des poétiques du visage dans l’histoire de la danse pour le Centre d’Art Passerelle en collaboration avec le 40ème anniversaire du Centre Pompidou. En 2019 Volmir Cordeiro a créé Trottoir, une pièce pour six interprètes, présentée au Festival Actoral à Marseille et au Festival D’Automne à Paris.
Il enseigne régulièrement dans des écoles de formation chorégraphique telles que le Master Exerce (ICI-CCN Montpellier, France), Master Drama (Kask, Gand, Belgique), PARTS à Bruxelles, à la Ménagerie de Verre et dans le cadre du festival Camping, au Centre National de la Danse, à Pantin. Il est l’auteur d’« Ex-Corpo » ouvrage consacré aux figures de la marginalité en danse contemporaine et à la notion d’artiste-chercheur, réflexions en continuité de la thèse qu’il a soutenu à l’Université Paris 8 en novembre 2018.
En 2021 avec Érosion, création pour le CCN – Ballet de Lorraine à Nancy, Volmir revisitera les Ballets Suédois, troupe particulière dadaïste installée aux Théâtres de Champs-Elysées entre 1920 et 1925.
Artiste associé à la Scène Nationale de Cergy-Pontoise – Points Communs, et à la Briqueterie – CDCN à Vitry, sa Compagnie Donna Volcan, soutenue par la Drac au titre de l’aide à la structuration, pense le volcanique comme le fondement de la création : la terre, le feu, l’air et la pulsion vitale.
+ d’infos : www.volmircordeiro.com