Jacques Perconte

Né à Grenoble en 1974, Jacques Perconte vit et travaille entre Rotterdam et Paris. 
Depuis un peu plus de vingt-cinq ans, il développe une œuvre audiovisuelle et cinématographique où environnement et paysage sont les véhicules d’une esthétique qui bouleverse la vision autant que les technologies qu’elle met en œuvre. 
Son travail navigue entre les salles de cinéma, les espaces d’exposition et la scène. Ses œuvres, même si elles revêtent diverses formes (film linéaire, film génératif, performance audiovisuelle, impression, installation) sont le résultat d’une recherche expérimentale continue.
De la Normandie aux sommets des Alpes, des fins fonds de l’Écosse aux polders néerlandais, il parcourt et filme passionnément les éléments. Le surprenant universalisme formel, qui semble renvoyer visuellement à ce qu’était la peinture quand elle s’est saisie de la nature comme motif, nait de la relation entre le rythme délicat et l’apparente douceur des sujets et l’extrême technicité des images qui manifestent dans toutes leurs dimensions leur réalité numérique. L’énergie du geste de Jacques Perconte s’inscrit dans l’image fabriquée par la caméra et se révèle en se libérant de ses contraintes par le travail de nature technologique des images.

L’exploration avec l’informatique de l’internet et de la vidéo à la fin des années 90, le conduit à poser les bases d’une nouvelle esthétique en étant le premier artiste à avoir travaillé les images en mouvement par le détournement des méthodes de compressions numériques. Mondialement connu pour sa singulière maîtrise des images, Jacques Perconte nous fait rentrer dans la nature même de la vidéo et de sa fabrication pour trouver de nouvelles proximités avec ses sensations.

Grâce à la rétro-ingénierie et à la manipulation experte des technologies de codage et de stockage, ce détournement des procédés high-tech de l’industrie audiovisuelle dépasse la question technique et réussit à faire de ses paysages des fééries de couleur dont le succès critique et populaire va en grandissant. 

Ce travail s’inscrit dans une histoire critique des représentations, de la peinture au cinéma. La tradition du paysage est envisagée dans une nouvelle primitivité permise par la technologie : Jacques Perconte nous révèle « le paysage de l’image plutôt que l’image du paysage ».

Internationalement diffusés dans les salles et festivals de cinéma documentaire et d’avant-garde, célébrés par la critique, ses films ont fait l’objet de plusieurs rétrospectives et d’importants programmes monographiques. En 2014-2015, la Cinémathèque française lui consacre le cycle d’avant-garde intitulé soleils. En 2012, Léos Carax l’invite à participer à son film Holy Motors. En 2019, Jean-Luc Godard utilise un extrait de son film Après le feu dans le Livre d’images.

S’il fait quelques performances audiovisuelles au début des années 2000, c’est seulement dix ans plus tard qu’il revient sur les scènes françaises et internationales avec des collaborations musicales prestigieuses (Jean-Benoît Dunckel, Jeff Mills, Mikhail Rudy, l’Onceim, entre autres).

Depuis une quinzaine d’années, son lien avec la recherche s’est renforcé, d’abord avec la thèse de Bidhan Jacobs, puis avec les travaux de Nicole Brenez, Vincent Sorrel, Antonio Somaini, Vincent Deville, Violaine Boutet de Monvel, Megan Phipps, Fred Brayard, Muriel Tinnel-Temple, Sean Cubitt, Yves Citton, Alice Leroy… qui deviennent véritablement des actrices et acteurs du développement de sa démarche.

Les collaborations sont une part importante de la pratique de Jacques Perconte. On compte parmi elles des cinéastes, des compositeurs, des musiciens et des poètes. À celles et ceux déjà cités, notons Julien Desprez, Samuel André, Julien Ribeil, Hélène Breschand, Eric-Maria Couturier, Julie Rousse, Michel Herreria, Didier Arnaudet, Marc Em, Hugo Verlinde, Jean-Jacques Birgé, Eddie Ladoire, Mélaine Dalibert, Simonluca Laitempergher, Vidal Bini.

Ses vidéos, ses films infinis, explorations génératives de ses recherches et ses impressions sont présentés dans des expositions personnelles ou collectives.  En 2016, il est sélectionné avec une douzaine d’artistes vivants pour côtoyer les peintures de paysage de Gustave Courbet dans l’exposition Courbet et la nature à l’Abbaye d’Auberive. En 2022, il présente durant six mois une nouvelle œuvre vidéo monumentale pour la présidence française de l’Union européenne au Conseil de l’Europe à Bruxelles. En 2023, le Lieu Unique à Nantes lui offre mille mètres carrés pour une grande exposition monographique. En 2024, c’est au Générateur à Gentilly et à l’Abbaye de Noirlac qu’il propose à nouveau des œuvres monumentales et que la question de la mise en espace de ses images est engagée.


Jacques Perconte est représenté par la Galerie Charlot.

Le texte de recherche Ce qui me conduit est disponible en entier sur : https://www.technart.net/effortmonde/

Site web : https://www.jacquesperconte.com/
Instagram : @jacquesperconte

+ d’infos sur l’exposition L’Effort, le monde du 4 mai au 13 juillet 2024.