Anne Le Troter (1985) est une artiste vivant à Paris.
C’est après l’écriture de deux livres « L’encyclopédie de la matière » et « Claire, Anne, Laurence » qu’elle commence à travailler, par cycle, sur les modes d’apparition de la parole de groupes en additionnant les expositions. Ainsi Anne Le Troter invite des groupes de personnes tels que les artistes ASMR à venir travailler avec elle (« L’appétence », pièce sonore, 2016 Prix du Salon de Montrouge et du Palais de Tokyo).
Après avoir travaillé sur une forme d’aliénation de la parole – au cours d’un cycle d’installations sonores autour de la figure de l’enquêteur téléphonique, cycle étendu sur la durée de deux expositions personnelles et une collective (« Les mitoyennes » à La BF15 en 2015, « Liste à puces » au Palais de Tokyo en 2017 et « Les silences après une question » à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne en 2017 – le travail d’Anne Le Troter prend le chemin du genre de l’anticipation.
Invitée par la fondation Pernod Ricard, la Biennale de Rennes, le centre d’art contemporain Le Grand Café à Saint Nazaire, le Nasher Sculpture Center à Dallas et le Centre Pompidou l’artiste engage un nouveau cycle d’écriture autour de la notion de biographie, de fiction et d’utopie. Il y sera question de bioéthique. Avec un intérêt particulier pour la question du soin, de la santé et des passerelles possibles entre milieux artistique et médical, Anne Le Troter a notamment mené diverses recherches sur les prothésistes dentaires, mais aussi sur des artistes ayant participé à des avancées médicales notoires. Celleux qu’elle baptise les « volontaires » comme les artistes William Brockedon, inventeur du comprimé et Louise Hervieu, à l’origine du carnet de santé – sont également les représentant-es de la condition des travailleureuses de l’art.